Interview d'une ancienne de l'IUT : Laëtitia Buhagiar, Manager du commerce de centre-ville

Bonjour Laëtitia, peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ? Plutôt bonne élève ou dernier rang ?
Plutôt dernier rang, fêtarde et souvent absente à l’IUT… je crois que je m’ennuyais un peu.
Je suis devenue intéressée, assidue et bonne élève en École Supérieure de Commerce… avec toujours un gout certain pour les soirées du jeudi !
Et du coup, comment es-tu devenue Manager commerce ? Quelles étapes t’ont permis d’arriver là ?
J’ai d’abord pris un contrat de 3 ans en tant qu’Animatrice Commerce pour la Ville de Bar sur Aube. Ce poste était financé pour 3 ans par des subventions FISAC.
Ensuite j’ai fait 2 ans en tant que Médiatrice Commerce pour la mission tramway de Reims.
Après quoi, j’ai quitté mon poste et la région. Je me suis installée dans le sud-ouest (82) où j’ai exploité un Hôtel Restaurant pendant plus de 10 ans avec mon conjoint. 8 000m² de parc, 5 maisonnettes, 15 chambres, un restaurant et une piscine…. Une vraie vie de dingue ! Et pour être sûrs de ne pas s’ennuyer on a fait deux enfants J
Depuis fin 2016, j’occupe le poste de manager commerce pour la ville de Troyes.
Comment se déroule le quotidien d’un manager du commerce de centre-ville ? Quelles sont tes missions principales ? Sur quels types de projets travailles-tu ?
Travailler dans une Mairie à mon niveau signifie que je rends des comptes à deux responsables directs. Le premier est le Maire Adjoint au Commerce et à l’Artisanat avec qui je suis en relation quotidienne. Décisionnaire des orientations politiques relatives à sa Délégation, il signe l’ensemble des courriers du service. Mon rôle est de l’accompagner dans ses choix en faisant en sorte qu’il ait le meilleur niveau d’information sur chaque sujet.
Le second est mon responsable administratif, le Directeur Général Adjoint des services de la Ville. Si le premier choisi « quoi faire », avec lui il s’agit plutôt du « comment faire ». Je fais appel à lui régulièrement pour qu’il valide les procédures et courriers sur des sujets sensibles.
À mon sens tout l’intérêt de mon poste réside dans le fait que mes missions sont diverses et variées. Une partie de mon rôle est stratégique :
Engagement dans des réseaux : Ville et Métiers d’Arts, Centre-ville en mouvement, JNCP, Club des Managers de Centre-Ville, Vitrines de France, etc.
Participation à des salons professionnels en tant que visiteur ou exposant : Franchise Expo, SIEC, MAPIC, etc.
Étude de la Vacance commerciale et statistiques annuelles.
Recherche de financement (Région, Banque des Territoires, CCI, CMA, etc.) pour l’acquisition d’outils d’aide à la décision utiles pour la Ville et aussi pour les porteurs de projet et investisseurs (rapport d’étude sur les Halles du marché, logiciel d’étude des flux piétons en centre-ville, etc.)
L’autre est très « terrain » :
Organisation d’animations commerciales : Foire au jambon, Folies de Troyes, Marché Nocturne, JNCP, Octobre rose, etc.
Accompagnement des porteurs de projet : recherche de local via la Bourse des Locaux Vacants, interface avec les différents services de la Mairie pour les dossiers ERP et Urbanisme, gestions des subventions à l’installation, etc.
Accompagnement travaux : dans le cadre de grosses interventions sur les réseaux en centre-ville, ou pour des requalifications plus globales de rues et quartiers j’assure l’interface entre les commerçants impactés par les travaux et les entreprises sur place.
Et plus tard, tu te vois où ?
J’aime mon job et je ne compte pas en changer.
L’évolution logique de carrière serait prendre la direction d’un service « Commerce/ODP » d’une ville moyenne dans les années à venir. (Et pourquoi pas Auxerre si une opportunité se présente !).
Mais jusqu’à présent, mon parcours professionnel n’a suivi aucune logique alors tout est possible.
As-tu un conseil à donner aux jeunes et moins jeunes qui cherchent leur chemin ?
« L’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve, ça le fatigue ! ».
Que ce soit une fatigue physique ou psychologique, aller au boulot est souvent un poids. D’ailleurs, travail vient de tripalium en latin, un instrument de torture… ça ne s’invente pas !
Et le pire c’est que chacun d’entre nous va y passer la majeure partie de sa vie !
Alors si j’ai un conseil : faites un truc qui vous plaît ! Si vous avez la chance de vous lever le matin avec le sourire à l’idée de retrouver vos collègues et de traiter un sujet qui vous intéresse alors vous aurez gagné… et si ce n’est pas le cas, n’ayez pas peur de changer, pour trouver autre chose, reprendre une formation, vous réorienter, ou juste changer d’entreprise.
Une vie professionnelle c’est long… et pas forcément un long fleuve tranquille. On a le droit de se tromper et de recommencer ailleurs et autrement.